Le lycée Suzanne-Valadon à Limoges inaugure un espace végétalisé

Les premières feuilles pointent le bout de leur nez pour des plantations réalisées à l’automne par les équipes mutualisées espaces verts de Limoges et Guéret. Mais le projet a germé en 2020, porté jusqu’à la rentrée dernière par la proviseure Nadège Vergnaud qui a laissé sa place à Philippe Coste. À l’occasion de l’inauguration de ce nouvel espace végétalisé, la jeune retraitée et son successeur sont revenus sur les visées de l’initiative, en prenant grand soin de ne pas piétiner le gazon vert tendre à peine sorti de terre.

Une cour bitumée

À l’origine donc, le constat que sur une emprise foncière de 208.882 m2, une cour de 1.000 m2 située en contrebas de l’établissement, bitumée et dotée d’un terrain de basket, ne servait à rien. Les élèves préférant l’ombre du vieux cèdre agrémentant la cour principale ou les trottoirs de la rue François-Perrin. « Il y a même eu des tables et des bancs en béton pour gérer les flux des élèves à la sortie du restaurant scolaire, se souvient Nadège Vergnaud, mais cela a été un échec car il faisait trop chaud… »

Dans un premier temps, l’ex-cheffe d’établissement a l’idée de financer sur fonds propres l’enlèvement du goudron. Finalement, elle sollicite la Région fin 2022 pour revégétaliser cet espace inusité. Le projet séduit et le conseil régional s’engage à hauteur de 80.000 €, dont 65.000 € pour la désimperméabilisation et l’apport de terre et 15.000 € pour les végétaux et les fournitures espaces verts.

« Cela correspond à deux priorités de la Région, a rappelé ce jeudi Thibault Bergeron, conseiller régional néoaquitain. D’une part améliorer la qualité de vie des personnels et des élèves et donc, leurs résultats ; et d’autre part, participer à la transition environnementale qu’on prend de plein fouet. »

Et pour transformer « un îlot de chaleur en îlot de fraîcheur », une micro-forêt composée d’essences locales, telles que le fusain, sureau, noisetier, entre autres, a été plantée. « Le choix d’un aménagement linéaire et parallèle, pour que les élèves ne se cachent pas, a été fait », a avoué Philippe Lacoste, indiquant que d’ici dix ans, les bâtiments avoisinants devraient être masqués.

Une initiative reprise

D’ici là, l’initiative limougeaude va essaimer. En Nouvelle-Aquitaine, les lycées Jean-Favard à Guéret, Auguste-Renoir à Limoges, d’Arsonval à Brive, mais aussi Victor-Hugo à Poitiers, Vaclav-Havel à Bègles, Mauriac à Bordeaux et Laure-Gatet à Périgueux, ont, eux aussi, levé la main pour changer le bitume en espace végétalisé.

--> PAR Maryline Rogerie, LE POPULAIRE