Alors, Friche ou pas Friche l'été prochain à Limoges ?

"Les 50.000 personnes qui, chaque année, se rendent à la Friche des Ponts, événement réunissant food-trucks, buvettes et concerts en bord de Vienne, vont-elles se retrouver le bec dans l’eau ? Les organisateurs affichent aujourd’hui leur inquiétude et disent que si elle a lieu, ce sera forcément « en format réduit ».

La municipalité a lancé récemment, comme prévu, des travaux à la Font-Pinot pour rendre les bords de Vienne plus attractifs pour les Limougeauds pour un coût de presque 6,4 millions d’euros.

Sur le secteur de la Font-Pinot et Sainte-Félicité, une passerelle permettra aux piétons et joggeurs de continuer leur chemin sans remonter sur le quai au niveau du viaduc SNCF. Une prairie sera créée sur un hectare pour accueillir marchés de producteurs, concerts, brocantes ou autres animations. Un théâtre de verdure et un espace ludique sortiront de terre. « C’est un projet très long, sur une dizaine d’années, témoigne l’élu Vincent Léonie. Mais les travaux concernant la Font-Pinot devraient durer 15 mois et être terminés en mars 2025. »

Urgence absolue

Des travaux qui condamnent définitivement le parking public et empêchent donc aux fêtards la possibilité de garer leur voiture à proximité de la Friche.

Un terrain pour accueillir l’événement estival a bien été envisagé un peu plus en amont, toujours rive droite. Appartenant à la municipalité, baptisé “bassin d’orage”, il conviendrait à l’organisation de l’événement. Les voitures pourraient se garer au niveau du parking d'Intermarché, juste en face. Mais pour l’instant, rien n’est véritablement acté.

Début février, une réunion a eu lieu avec le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie et l’élu en charge des commerces, Rémy Viroulaud, pour tenter de discuter de la possibilité d’installer la Friche à cet endroit, là où sont organisées des séances de cinéma en plein air, les étés.

« Ce jour-là, nous n’avons pas obtenu de réponse définitive. On nous a dit que les équipes étudiaient cette alternative. Or pour organiser un tel événement, il nous faut bien six mois. On doit contacter l’ensemble des partenaires, prévoir des embauches, organiser la programmation. Si nous n’avons pas de réponse rapidement, que fait-on ? On cherche un autre lieu ? », s’interroge Benoît Lavalade, l’un des associés. Les organisateurs ne le disent pas, mais l’amertume pointe.

Interrogé sur la question, Rémy Viroulaud, élu en charge des commerces, évoque plusieurs hypothèses. « Soit ils reviennent sur le terrain privé où ils étaient les années précédentes, mais il faudra alors trouver d’autres solutions de stationnement. Soit, ils vont au “bassin d’orage”. Les aspects techniques liés aux sanitaires, à l’assainissement et à l’énergie sur ce terrain public sont toujours en cours d’analyse par les équipes municipales. On sait que le temps presse pour les organisateurs, mais on devrait y voir plus clair d’ici 15 jours ».

Pour ces derniers, il y a « urgence absolue » à obtenir une réponse.
« Lors de la réunion à la mairie, nous avons évoqué les emplois que nous créons, l’attractivité pour la ville, notre respect des arrêtés anti-bruit. L’Urssaf est passée toute une journée sur le site et n’a absolument rien trouvé contre nous. On traite les déchets, on a une éthique écolo. Et nous n’avons jamais demandé le moindre centime d’aide financière à la ville ou à l’agglo… Nous avons l’impression que nous faisons tout dans les règles de l’art. On veut juste pouvoir organiser cet événement », lance Benoît Lavalade.

Selon eux, « si la réponse tarde trop, il pourrait y avoir une friche allégée ». Pourrait-il, simplement, ne pas y voir de friche cette année ? Cette hypothèse, les organisateurs ne l’envisagent pas pour l’instant. « On a l’impression que les gens aiment cet événement. C’est inimaginable d’arrêter », conclut Benoît Lavalade."